Les Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale africains établissent un dialogue fructueux avec la FAO et le FIDA dans la région afin de mettre en œuvre la Décennie pour l’Agriculture Familiale.

Les 28 et 29 octobre 2019, des représentants des 19 Comités Nationaux de l’Agriculture Familiale (CNAF) d’Afrique ont échangé et discuté des moyens de renforcer leurs capacités et leurs stratégies afin de contribuer à la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour l’Agriculture Familiale 2019-2028 (UNDFF) sur le continent. Au cours de cette 2ème Réunion Régionale des CNAF africains tenue à Abidjan (Côte d’Ivoire), les CNAF ont eu l’occasion d’échanger sur l’opportunité offerte par l’UNDFF d’améliorer la vie des agriculteurs et agricultrices familiales et les défis liés à l’élaboration de Plans d’Action Nationaux pour la Décennie.

Le premier jour de la réunion a été consacré aux travaux en groupes visant à renforcer les mécanismes de fonctionnement des CNAF. C’était une occasion pour l’échange, pour explorer les critères permettant aux CNAF d’améliorer sa gouvernance interne et la portée de leurs activités dans le cadre de l’UNDFF. Les CNAF ont souligné l’importance de renforcer la communication pour agir ensemble et la participation des agricultrices et agriculteurs familiaux à l’amélioration des politiques publiques qui les concernent.

L’un des moyens de renforcer la participation des agriculteurs et agricultrices est la création de CNAF sous-nationaux, comme c’est le cas de la PANAFCI en Côte d’Ivoire qui a créé 15 Comités Régionaux de l’Agriculture Familiale regroupant plus de 700 organisations de base. La coordination technique de ce réseau est assurée par Inades Formation.

Au cours de l’échange, les CNAF ont également discuté les défis et des solutions pour assurer leur durabilité (en termes économiques, humains et matériels) et leur autonomie. L’UNDFF représente pour les CNAF une occasion d’influencer politiquement en faveur des agricultrices et agriculteurs familiaux. En fait, ils sont reconnus dans la Résolution de la déclaration de l’UNDFF (A/RES/72/239) pour leur rôle au cours de la Décennie. La crainte existe toutefois que les ressources allouées ne soient pas suffisantes pour mener à bien leur travail.

Le deuxième jour de la réunion a été consacré plus spécifiquement à la promotion et à la mise en œuvre de l’UNDFF en Afrique. Les CNAF ont eu l’occasion d’échanger sur la mobilisation des acteurs (gouvernement, organisations de base, société civile, secteur privé, universités et organisations internationales) en faveur de l’élaboration des Plans d’Action Nationaux de l’UNDFF. Il convient de noter qu’en Afrique, un plan d’action national a été élaboré en Gambie et un autre est en cours d’élaboration (Sierra Leone). Un événement de lancement de la Décennie à Madagascar est prévu prochainement et dans 16 autres pays, le dialogue entre les acteurs a commencé à progresser vers l’élaboration de Plans d’Action Nationaux (Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Bissau, Kenya, Mali, Niger, Nigéria, RD Congo, Sénégal, Tanzanie, Tchad, Togo et Ouganda).

De plus, les CNAF ont pu s’entretenir avec des représentants de la FAO et du FIDA (bureaux nationaux et régionaux) sur la manière de travailler ensemble à la mise en œuvre de l’UNDFF en Afrique.

Cette 2ème Réunion Régionale des CNAF africaines assure la continuité de la 1ère réunion tenue à Kampala en 2016, un échange au cours duquel les CNAF ont cherché à se renforcer pour faire face à la campagne pour la déclaration de la Décennie pour l’Agriculture Familiale (alors AIAF + 10).

Une fois la Décennie déclarée, les CNAF africains se sont réunis pour renforcer leurs capacités de mise en œuvre de l’UNDFF. Une 3ème réunion, qui se tiendra à Madagascar en 2021, permettra d’évaluer le chemin parcouru à ce jour et les mesures à prendre pour contribuer à ce que l’UNDFF constitue une réelle opportunité d’amélioration pour les agricultrices et agriculteurs familiaux.

Lors de cette réunion à Abidjan, les CNAF ont réaffirmé leur engagement et ont considéré comme une priorité leur collaboration avec la FAO et le FIDA pour contribuer à la mise en œuvre du programme de développement de l’UNDFF dans les dans les pays africains. Le dialogue pour la construction de plans d’action nationaux nécessitera une large mobilisation d’acteurs (gouvernements, organisations paysannes, académie, consommateurs, secteur privé, etc.) et de ressources.

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